top of page

Jihel...Je suis Charlie 

JE SUIS CHARLIE

                                                                       JIHEL EST CHARLIE




 

Siège de Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier 2015 vers 11H30, alors que le numéro 1177 de l'hebdomadaire satirique est prêt à sortir, des assassins islamistes armés de fusils de guerre font irruption dans les locaux du journal et tuent onze personnes dont huit membres de la rédaction. Les victimes sont les dessinateurs CABU, CHARB, HONORE, TIGNOUS, WOLINSKI, Elsa CAYAT psychanalyste, Bernard MARIS dit Oncle Bernard économiste, Franck BRINSOLARO le policier assurant la protection de CHARB, Mustapha OURRAD le correcteur, Michel RENAUD, Frédéric BOISSEAU agent de maintenance.

Avec ce massacre on touche à la liberté d'expression dans sa quintessence, la véritable caricature ignoble et insupportable c'est celle de l'islam qui nous est renvoyée par des fascistes. Le résultat est 4 millions de personnes dans la rue, du jamais vu, et un tirage de 7 millions d'exemplaires pour le Charlie Hebdo des survivants, aucun titre de par le monde n'a fait ce chiffre dans l'histoire de la presse.

Jihel qui avait cessé le dessin d'actualité depuis de nombreuses années pour se consacrer à d'autres formes d'art s'est senti obligé de reprendre pinceaux et crayons pour soutenir la liberté d'expression, fer de lance de toute sa vie, témoigner et rendre hommage à ses amis. Il connaît depuis longtemps la faiblesse des idées et se contente du poids des mots et des dessins.

Il nous livre donc une galerie de portraits un peu surréaliste voir hétéroclite mais toujours très intéressante. Il y a d'un côté les "Je suis Charlie" avec un hommage appuyé ou diffus à ses copains partis trop tôt, mais aussi à ceux qui l'accompagnent en chansons dans ses longues nuits de création, de Ribeiro à Renaud. Et puis il y a les néfastes, ceux à qui "prophète" le crime (C'est de Jihel) les Le Pen père et fille, les Dieudonné, Zemmour et consorts.

L'enfer laïc c'est maintenant, c'est con car ça n'existe pas vraiment, mais il faut des mots pour décrire une situation, alors ce sont les miens. Cette phrase, Jihel l'a prononcée le 7 janvier en prélude à un combat, ce nouveau combat qu'il allait mener de front debout comme toujours.

Le cliquetis des feutres et des crayons, l'odeur de l'encre séchée et Ferré qui entonne ni dieu ni maître, la synthèse est là. Les idées fourmillent, posées à la va vite sur un papier flottant, froissé le lendemain au fond de la corbeille, car étalées sur la planche fin prête pour l'impression.

Situation imaginée bien entendu, mais si peu, la mesure est faible pour comprendre et agir, le réel est à la porte de l'illusion.

Il ne faudra plus dire "l'intelligence c'est pour les cons" "Le pouvoir a détourné l'imagination" "Les mots perdent leur sens, il reste la folie, on va faire avec" Des phrases au kilomètre pour défendre la liberté d'expression et quoi au bout des mots ? Pas grand chose, alors il reste ces nouveaux hussards noirs de la liberté que sont les dessinateurs.

Des artistes comme rempart de la barbarie religieuse, c'est peu et c'est beaucoup à la fois.

Les planches de cette galerie que vous découvrez sont le fruit des cogitations nocturnes de Jihel mais aussi le fruit d'une collaboration avec d'autres artistes de Krokus à PYB, des dessins gravés pour le souvenir et l'histoire.

Chapeau bas l'artiste et pour terminer cette citation que Jihel se plait à répéter : Mieux vaut se tromper en cherchant la vérité que de prendre le risque de la cacher.

 

Ulla MUNCH.

30 janvier 2015. 


 

                                                                  La collaboration artistique entre Jihel et PYB.



 

Vouloir trouver un parallèle entre ces deux artistes n'est pas chose facile, c'est même je crois impossible, mais il existe un vrai lien, la création, alors après, plus rien n'arrête les idées, et surtout pas la distance... 17000 kilomètres séparent nos deux créateurs. Pyb réside en Australie et Jihel en France, mais la technologie de communication moderne est là, elle permet à un dessin d'être édité le jour même de sa conception.

Jihel dont on ne dresse plus le profil a toujours aimé se frotter à des collaborations d'artistes en manipulant les idées, il lui est arrivé de faire participer jusqu'à douze créateurs sur un même dessin. Bien sur la plus marquante de ces associations fut celle avec LENZI, mais il travailla aussi beaucoup avec Mill Reinberg artiste New-Yorkais, Milo Mariani designer Italien, mais également avec Cabu, Wolinski, Siné et bien d'autres. Il dira à ce sujet lors d'une interview, je cite "L'image ainsi créée ne m'appartient plus, elle entre dans le champ du fantasme, je deviens le colocataire d'une impression d'idée qui m'échappe et c'est très bien ainsi, le fugitif me correspond" Beau non ? Pour résumer il y a les artistes et il y a Jihel, cru sans être vulgaire, son art embrase et déborde toutes les catégories, une variété de style où se côtoient tirages numériques, sérigraphies gigantesques, tirages léchés et retouchés à la main, banales photocopies manipulées, cartes postales et livres d'artistes. Pourtant quel que soit le support ou son matériau un dessin de Jihel se reconnaît toujours entre mille.

Pyb tout comme Jihel est un artiste collectionneur, le comble est qu'il collectionne Jihel depuis de très nombreuses années, leur rencontre récente se fit lors de la triste actualité de Charlie Hebdo, mais aussi par le biais des cartes de salons pirates ou non, surtout à base de pin up, sa préférence allant aux dessins noir et blanc dont il dit admirer la simplicité du style et regrette que l'on néglige à tort ces cartes au profit des cartes couleurs plus racoleuses et cérébrales. Si je peux donner un avis les unes complètent bien les autres surtout pendant toutes ces années où elles se chevauchent.

Écologiste car il juge les verts moins égoïstes que la plupart des politiques, membre de Greenpeace Australia et de la Wilderness Society depuis 30 ans, il déteste le fanatisme politique ou religieux qu'il abhorre.

Lors d'une discussion avec Pyb, il me disait que ses idées de dessin arrivaient à l'improviste, comme ça à un feu rouge ou sous la douche, qu'il aime bien installer ses personnages dans un décor qui donne le ton, c'est un narratif. A l'occasion il utilise la métaphore.

La première idée est griffonné sur un papier pour ne pas la perdre, j'ai lu cela aussi quelque part pour Jihel sauf que pour cet esprit bouillonnant, c'est des dizaines de papiers volants qui de tables en bureaux attendent la main créatrice qui quelquefois ne vient jamais, un dessin qui verra le jour en moyenne pour une dizaine d'idées. Comme quoi tous les créateurs se ressemblent finalement. Mais revenons à Pyb, une rapide ébauche suit l'idée installant personnages et décor, alors chaque élément est scanné et la scène retravaillée à l'aide d'un logiciel qui permet de redisposer les éléments séparément et de les redimensionner. Ce travail de composition est le plus long car plusieurs possibilités s'offrent à l'artiste. C'est à ce stade qu'il recherche un ou plusieurs portraits caricaturés par Jihel à la manière du ready-made, un grand choix s'offre à lui sur internet et il se sert comme dans un magasin de détail . Une fois satisfait de l'ébauche Pyb redessine au propre les personnages et autres éléments du décor, les scanne à nouveau et les réimporte dans le logiciel. Là, il les substitue aux ébauches puis ajoute la couleur en général en aplat. La version digitale terminée un accord intervient entre les deux artistes, (Pyb me disait qu'il adorait cette collaboration avec Jihel car ce dernier respectait pleinement son apport) puis Jihel se chargera des retouches et de l'impression, atténuant ou renforçant certaines couleurs, intervenant au niveau du tracé, en effet le style de Pyb se caractérise par un trait plus fin, Jihel pour mettre en harmonie la tête et le corps reprend au pinceau les contours pour les renforcer afin qu'ils ressortent mieux à l'impression. Tout ceci à l'avantage d'harmoniser l'ensemble agréablement. Il s'est passé quelques heures entre le brouillon et l'impression, l'entente est parfaite.

On peut situer ce travail en commun tout de suite après le malheureux attentat contre le journal Charlie Hebdo, donc début 2015, et même si les styles diffèrent, ils s'accommodent néanmoins. Pyb a le don de la mise en scène et aime bien s'impliquer dans un scénario sur un décor de fond, ses choix de sujets sont très éclectiques, cinéma, littérature, actualité etc...Son imagination vagabonde mais n'étant pas très au fait de la politique Française, il reste sur des thèmes généraux. L'incursion de Pyb dans un domaine qui ne lui est pas familier, celui de la satire politique est une réussite, souhaitons à nos deux créateurs de très nombreux enfants, pour notre propre plaisir.

 

Ulla MUNCH 

Ce petit mot en hommage à mes amis, mes camarades, mes confrères, à Charlie Hebdo.

Ce mot contre la haine qui s'empare de notre société, bien au delà de la liberté de la presse c'est notre liberté et ce qui nous reste de démocratie qui sont en danger.

CABU, CHARB, TIGNOUS, WOLINSKI, HONORE, MARIS, je suis effondré, comment peut-on répondre à des dessins par des armes ? On fait un métier pour "se marrer", pas pour finir morts à la guerre.

Honte au fascisme religieux, honte au fascisme islamiste. En venant assassiner notre liberté vous vous assassinez vous mêmes.

Cet acte invraisemblable est un coup de semonce pour nous tous, défenseurs des libertés, un acte immonde contre la laïcité.

Ces monstres ont tué mes amis, mes frères, j'ai perdu mon Cabu, un enfant, gentil, c'est lui avec Wolinski et d'autres qui m'ont donné envie de faire ce métier, ils étaient mes ainés, je connaissais moins CHARB et TIGNOUS plus jeunes mais je leur reconnaissais un talent fou.

J'ai honte de ce que nous devenons mais soyons dignes, révoltés mais dignes, ne laissons pas le silence s'installer, jamais, il faut continuer à dessiner encore et toujours pour honorer leurs mémoires, il faut continuer à rire, c'est nous qui avons raison, ils ont tort, mais il faut se dire que les temps ont changé et surtout se méfier de l'extrême droite qui se nourrit du malheur des gens et va nous sortir ses rengaines racistes et xénophobes sous des airs de liberté d'expression qu'elle est prête à supprimer dès qu'elle aura le pouvoir.

 

JIHEL. 

Samuel Paty 

L'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, désigné aussi comme l'assassinat de Samuel Paty, est une attaque terroriste islamiste perpétrée le 16 octobre 2020 en France dans la commune de Conflans-Sainte-Honorine, située dans le département des Yvelines.

Samuel Paty, un professeur d'histoire-géographie, est assassiné par arme blanche et décapité peu après être sorti de son collège. Son assassin, Abdoullakh Anzorov, est un réfugié, citoyen russe d'origine tchétchène âgé de 18 ans, arrivé d'Évreux l'après-midi même pour tuer l'enseignant. Le terroriste est abattu quelques minutes plus tard par la police à Éragny, une ville du Val-d'Oise voisine du lieu du drame.

L'enseignant utilise le 6 octobre deux caricatures de Mahomet dans le cadre d'un cours d'enseignement moral et civique sur la liberté d'expression, ce qui suscite la colère d'un parent d'élève musulman. Ce dernier, ainsi que le militant islamiste radical Abdelhakim Sefrioui, publient les jours suivants sur les réseaux sociaux plusieurs vidéos où ils traitent le professeur de « voyou » et de « malade », avant de divulguer son nom et l'adresse de l'établissement scolaire. Les vidéos prennent un aspect viral sur les réseaux sociaux avant l'assassinat, suscitant de nombreux messages haineux à l'encontre de l'enseignant.

L'attentat provoque un vif émoi en France et à l'étranger. De nombreuses manifestations populaires sont organisées en mémoire de l'enseignant assassiné, et un hommage national lui est rendu à la Sorbonne le 21 octobre 2020.

source: Wikipédia 

Divers 

Je suis toujours charlie

Hommage aux victimes des attentats chez Charlie Hebdo
bottom of page