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MESUREUR GUSTAVE

Jihel et Gustave Mesureur, l'équilibre désabusé.

 

Jihel a un but dans son parcours créatif, il veut comme l'a très bien dit Cioran dans cette citation, "Laisser une image incomplète de lui"

Je ne vais pas parler de Jihel, l'anar de Mai 68, d'autres l'ont fait mieux que moi, je vais seulement focaliser mon propos sur un personnage important de la petite histoire politique et maçonnique, Gustave Mesureur.

Juge et partie Jihel navigue entre la clarté de l'image et la froidure du texte, en brouillant les cartes de la perception il donne à ses amateurs-collectionneurs le droit et le devoir d'une interprétation imaginaire.

Fin connaisseur de la Commune, il va s'évertuer à torturer les versants ombre et lumière de la part maçonnique de cette révolution, jusqu'à donner un rôle majeur à Mesureur, lui qui somme toute n'a eu qu'un rôle mineur, il cherchera alors à partir d'un vocabulaire codé à retrouver ce langage universel du spiritisme quand la figure de l'androgyne circule toujours en filigrane dans ses compositions. Il suivra alors de dessin en dessin son personnage, échafaudant des historiettes parfois sur des images volées (Un peu à la Warhol) le titre d'ailleurs d'une série (Le Plagiataire) ne laisse aucune place au doute tant la méthode est revendiquée, la finalité de son engagement au mouvement anti-copyright en quelque sorte dont la position la plus ancienne remonte à Lautréamont c'est dire. Pas à pas jusqu'à la mort de son personnage il construira une mécanique non commerciale d'incompréhension.

 

Caricaturiste violent, ses images sont les filtres d'abstraction d'une période révolue, en condamnant au travers de Mesureur certaines pratiques de la franc maçonnerie comme la non initiation des femmes ou encore le Grand Architecte de l'Univers, il se condamne lui même à un sommeil profond, mais c'est son désir, et même si brouillé son jugement n'a finalement que plus d'importance. Cette impression de déjà vu n'est pas gratuite car Jihel n'est pas un dessinateur comme les autres, l'apparence est trompeuse, il vit de son oeuvre inachevée la surface-témoin de ce qui n'a jamais été dit et, en cela, il ne sera jamais assez remercié.

Viendront sur le terrain des réflexions se mêler de nombreux personnages qui interdisent dès lors un jugement direct, tout devient subjectif.

Cet indéfectible attachement à l'idée que rien n'est jamais terminé le place dans une singularité forte entre l'espace et le temps, on dira plus tard, on le dit déjà, c'est du Jihel.

 

Frédéric Boltansky

Mesureur Strauss, présentation de la série de 6 dessins (4).jpg
Vosges + Mesureur série, présentation (1).jpg

L'imaginaire dans l'évocation de la nuit de l'exorcisme....
L'indécision Vosgienne

Oswald Wirth

Mesureur Wright maçonnique (2).jpg